Je souffre d’insuffisance rénale depuis mon enfance. J’ai malgré́ tout pu avoir deux beaux enfants en pleine santé. Lors de mon implication politique auprès de la municipalité, j’ai eu la chance de rencontrer un homme empathique et généreux. Nous sommes rapidement devenus de grands amis.
Lorsqu’il apprend que j’ai besoin d’une greffe de rein, il s’est tout de suite proposé. Les tests nous ont révélé notre compatibilité : 100 % pour deux personnes qui ne sont pas de la même famille, ce qui est rare. La chirurgie doit avoir lieu au printemps 2020.
Malheureusement, à cause de la COVID, on repousse ma chirurgie à plusieurs reprises. Pendant ce temps, c’est l’hémodialyse 3 fois semaine. Au printemps 2021 les chirurgies reprennent peu à peu. On nous apprend que nous sommes les prochains sur la liste de greffe de rein vivant. Mais 4 mois plus tard, toujours rien.
Le don d’organes après décès étant prioritaire, je décide d’intégrer la liste d’attente de Transplant Québec. Lorsqu’ils m’appellent quelques jours plus tard, je fonds en larme. Dois-je choisir ce rein ou continuer à attendre et recevoir celui de mon ami ?
Devant l’incertitude, je finis par accepter la greffe et je ne regrette pas. Mon énergie est retrouvée, je peux me concentrer sur ma vie, mes enfants et mon travail plutôt que sur ma santé et mes traitements. Quant à mon ami, il me répète souvent que si ce rein venait à me lâcher, qu’il sera encore là pour m’offrir le sien.
Marie-Claude Camirand.