Les conséquences psychologiques possibles pour le receveur
Avant même de pouvoir entamer un processus de don vivant, plusieurs receveurs se questionnent sur la manière d’aborder le sujet avec leur entourage. Il se peut que pour vous, la discussion vienne naturellement ou encore que vous préfériez attendre que quelqu’un se manifeste spontanément sans avoir à en parler, parfois de crainte d’imposer une certaine pression. Différents moyens sont parfois mis en place par les receveurs, par exemple, la circulation d’un dépliant sur les possibilités de don vivant ou la rédaction d’une lettre. Il importe ici de trouver un scénario avec lequel vous êtes à l’aise.
D’un autre côté, certains receveurs font aussi parfois ressortir un sentiment d’ambivalence ou d’hésitation à l’idée d’accepter une offre de don vivant, pouvant craindre notamment de nuire à la santé de leur proche. La communication entre vous et le donneur, la recherche d’informations pertinentes ainsi qu’un processus de réflexion sont ici primordiaux pour que vous puissiez prendre la décision qui vous semble la meilleure. Il importe, tant pour le receveur que pour le donneur, qu’il n’y ait pas de sentiment d’obligation et que vous puissiez en discuter ensemble. Le contexte et la qualité de la relation entre le donneur et le receveur sont ici fort importants. Ces différents aspects pourront être discutés lors de votre processus d’évaluation alors que vous devriez rencontrer un professionnel de la santé qui fait partie de l’équipe de transplantation et qui se spécialise dans l’évaluation et le soutien à la personne souhaitant recevoir une greffe d’un donneur vivant.
Après un don vivant, la majorité des receveurs rapportent plusieurs aspects positifs de leur expérience et décrivent de façon générale des améliorations importantes au niveau de différentes sphères de leur vie. Ils font aussi état de forts sentiments de reconnaissance et de gratitude envers leur donneur, que certains arrivent parfois difficilement à exprimer pleinement.
Même si le donneur n’a pas d’attente quant à un retour quelconque du receveur à la suite du don vivant, il peut arriver que certains receveurs ressentent un sentiment de dette, de responsabilité envers leur donneur ou une pression supplémentaire sur le bon fonctionnement de la greffe en raison du don vivant. Ces divers sentiments peuvent venir affecter la relation. Pouvoir discuter de ces enjeux au préalable entre le donneur et le receveur est souvent favorable au vécu de chacun.
Relevons que même chez les receveurs qui présentent une évolution médicale favorable à la suite d’une greffe, une petite proportion peut développer des difficultés psychologiques.
Des enjeux tels que:
- la crainte de la perte du greffon;
- des attentes non rencontrées;
- l’intégration psychologique du greffon;
- le passage de la dialyse à la greffe avec la perte de repères et du réseau de dialyse;
- la réintégration du monde du travail;
- l’adaptation au suivi post greffe.
Ces enjeux sont parfois des défis de taille qui viennent solliciter grandement les capacités d’adaptation et ce, quelle que soit l’origine de la greffe (cadavérique ou de don vivant). À la suite de la transplantation, il est aussi possible que vous puissiez ressentir le besoin d’obtenir de l’aide pour discuter davantage de ces enjeux, n’hésitez pas à en formuler la demande au besoin. Le fait de savoir qu’il ne s’agit pas uniquement de recevoir une greffe mais aussi de devenir une personne vivant avec une transplantation qui se devra d’apprendre à vivre avec l’organe d’une autre personne à l’intérieur d’elle avec les différentes répercussions possibles sur sa vie, est en soit, un facteur favorable à une bonne adaptation.